Après bien des péripéties (voir « La Voie de la Famille » N° 592 & 593) le Parlement européen a finalement adopté (04/04) la directive européenne revalorisant le congé parental.
Adopté contre l’avis de la France (!?), le texte doit être transposé d’ici cinq ans dans tous les pays de l’Union européenne.
Ce texte, intitulé « l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée des parents et aidants », modifie en profondeur le congé parental.
Après avoir bénéficié du congé maternité (16 semaines) et paternité (11 jours), les parents pourront, en France, s’arrêter de travailler chacun deux mois avec une rémunération équivalente aux indemnités journalières de congés maladie, soit 50 % du salaire initial.
Le mouvement familial réclamait une refonte du congé parental actuel (qui permet aux parents de s’arrêter de travailler jusqu’aux 3 ans de l’enfant), mis à mal par sa modification en 2015.
Le nombre de de familles qui l’a utilisé a fortement diminué (1), le faible montant du congé (390 € par mois maximum), fait que très souvent seul le petit salaire du couple l’utilise.
Au-delà de l’amélioration de sa rémunération, ce « congé parental européen » pourrait bien inciter les hommes à prendre ce congé et favoriser ainsi l’égalité professionnelle sur le marché du travail.
Le parlement a aussi adopté des avancées en faveur des aidants familiaux.
La directive permet à un salarié qui s’occupe de proches malades ou dépendants de prendre un congé d’aidant familial de cinq jours par an, rémunéré à hauteur de 50 % du salaire et tout parent, jusqu’aux huit ans de l’enfant, ou familial, aura le droit (« droit de requête ») de demander un aménagement de son temps de travail ou de ses conditions de travail (l’employeur pourra refuser mais devra se justifier.).
La France a donc cinq ans pour résoudre les besoins en financement (en raison du niveau des indemnités journalières) et en solutions de modes de garde (en raison d’un congé plus court).
Serait-ce le début d’une politique familiale européenne ?
- Selon l’Observatoire national de la petite enfance, la baisse a atteint 32 % entre 2016 et 2017 et les pères représentent 6,2 % des bénéficiaires.