L’idée originale de découvrir notre Marine Nationale a été la source de moments inoubliables…tout en nous permettant de découvrir (ou redécouvrir pour les anciens marins du groupe), cette magnifique région.
L’accueil à l’hôtel de la gare fut des plus chaleureux, tant par la température (28°), que par le charme de notre hôtesse organisatrice.
Après les premières effusions d’usage, nous nous sommes tous retrouvés dans un sympathique petit restaurant tout proche, « Ô bistrot des artistes», rue Dumont DURVILLE (Contre-amiral Jules Sébastien César DUMONT DURVILLE, né à Condé-sur-Noireau le 23 mai 1790, navigateur téméraire qui a découvert le continent antarctique, en bateau à voiles…l’ASTROLABE, en 1837 ; il mourut avec sa femme et son fils dans le premier accident ferroviaire français le 8 mai 1842 dans la tranchée de Bellevue à Meudon). Il fut aussi à l’origine de la découverte de la Vénus de Milo ! Si on avait su on aurait porté un toast à sa santé avec le délicieux punch d’accueil dans la cave voûtée du restaurant « Ô… », mais nous n’apprîmes tout cela que le lendemain au musée de la Marine…Le trajet resto-hôtel se fit sous une pluie diluvienne… (heureusement que le restaurant était tout proche de l’hôtel).
Samedi 13 au matin, direction l’Arsenal, en mini bus (qui a du manœuvrer savamment pour passer les chicanes d’entrée…) ; puis l’apothéose :
Après la montée de l’échelle de « coupée », notre groupe fut accueilli par l’enseigne de vaisseau et l’équipage du « GUEPRATTE » (premier matelot, quartier-maître, premier maître etc…).
Le capitaine de vaisseau, absent ce jour, avait donné une interview à M. Thomas VAISSET, du service historique de la Défense, relatée par Var Matin du samedi 13, pour rappeler l’origine du nom de cette frégate « FURTIVE » : l’amiral Emile GUEPRATTE ! Celui-ci fut envoyé aux Dardanelles en 1915 pour soutenir la Russie contre l’empire Ottoman, allié à l’Allemagne ; et ce qui devait être une victoire rapide s’est transformé en guerre de tranchées, à la suite d’une succession d’infractions aux règles de la guerre : secret, effet de surprise, concentration des forces etc…Et le rembarquement des troupes, en janvier 1916, fut la seule vraie réussite de cette expédition ! L’amiral GUEPRATTE en tira les conclusions et instaura le système de renseignements pour la Marine Royale…
La visite fut riche en informations multiples (et néanmoins confidentielles) : nombreux appareils électroniques permettant la détection de tout ce qui bouge, tant sous l’eau, que sur l’eau, sur la terre et dans l’air (sur un rayon de 1000km)…Et bien entendu, après la détection, l’intervention (éventuelle) mais chuuuut ! Et le plus sympa, la passerelle de commandement d’où nous pûmes voir toute la rade de Toulon, avec bien sûr le Charles de Gaulle, notre fleuron…Les jumelles périscopiques nous permirent de mieux apprécier le panorama ! Puis nous nous sommes dirigés vers la sortie par de nombreux escaliers bien raides, toujours plus difficiles à descendre qu’à monter…Et enfin, vint le moment de la photo de groupe, avec l’autorisation du Pacha, bien entendu !
Après la descente de l’échelle de coupée, le car est revenu nous rechercher pour sortir de l’Arsenal.
Une petite promenade à pieds le long de la mer nous amena au port sous un soleil de plomb, pour le repas de midi, au restaurant « le POINTU », spécialiste du véritable AÏOLI, où nous nous régalâmes (encore bravo pour le choix des locaux pour les commensaux…).
Branle bas de combat (l’origine de cette expression nous fut donnée quelques heures plus tard par la guide du musée de la Marine), et appareillage sur le trimaran des bateliers de la Rade pour voguer dans la plus belle rade d’Europe, entre Toulon, Tamaris, La Seyne, et Saint Mandrier. Et tandis que l’orage grondait sur le mont Faron, nous bronzâmes pendant la navigation dans la rade tout en admirant notre belle flotte au mouillage : Porte avion Charles de Gaulle, frégates furtives (dont le GUEPRATTE), B.P.C. – Bateaux de Projection de Commandement- dont le Mistral et le Tonnerre, perles de notre flotte, ainsi que des avisos, un bateau ravitailleur, frégate anti sous marins etc…
En passant devant les fortifications de l’Eyguillette et de Balaguier, on nous a même expliqué les techniques de tir des canonniers « à démâter, puis à couler (avec ricochets à ras de la ligne de flottaison).
Après ce merveilleux moment venté et ensoleillé, nous nous dirigeâmes vers l’imposant musée de la Marine, juste à côté de l’entrée de l’Arsenal.
La visite, fort bien commentée par notre guide dont l’époux était un officier marinier, a été une vraie mine d’informations. Plus aucun secret pour les galères (dont le nom viendrait du grec « galéos », l’espadon, dont le rostre rappelait celui souvent fixé à la proue des navires de guerre), et pour la vie des pauvres galériens ; plus aucun secret non plus pour les noms des cordages et des mats des voiliers –beaupré, misaine, grand mat, artimon- ou pour les multiples voiles, allant du petit foc au cacatoès ou à la perruche en passant par la grand voile etc…
Quant au Charles de Gaulle, il a fait l’objet d’attentions très particulières, surtout en ce qui concerne les appontages et les catapultages ; bref ce fut un moment riche en culture marine !
Retour à l’hôtel pour un brin de toilette, en passant dans les ruelles typiques du vieux Toulon (Chicago). Départ en bus pour la soirée, en passant devant le célèbre stade de rugby, le « MAYOL ».
Et enfin le repas de clôture au « GROS VENTRE », sur la corniche du Mourillon, dans les quartiers chics de Toulon, face au Fort Saint Louis, fut fort apprécié par tous. Le retour s’est effectué en bus, dans une ambiance très joyeuse avec de jeunes toulonnaises et toulonnais ; quelques gouttes de pluie ont rafraîchi les promeneurs retardataires entre le terminus du bus place de la liberté et l’hôtel, puis ce fut le début de nombreuses et fortes précipitations durant toute la nuit. A un tel point que les trains du lendemain ont subi de fortes perturbations.
Dimanche matin, dernier petit déjeuner en commun ; bises d’au revoir pour une partie des 28 participants.
Un petit groupe de 11 personnes a décidé de prolonger ce petit séjour et a ensuite arpenté les rues bien calmes en cette matinée dominicale, jusqu’au marché Provençal folklorique du Cours Lafayette qui serait à l’origine de la célèbre chanson de Gilbert BECAUD, Les Marchés de Provence :
Voici pour 100 francs, du thym de la garigue, un peu de safran et un kilo de figues etc…Et par dessus tout ça, on vous donne en étrennes, l’accent qui se promène et qui n’en finit pas !
Puis, au pied de la statue de CUVERVILLE (Génie de la navigation), nous avons emprunté le petit train touristique, qui nous a emmenés du port jusqu’aux plages du Mourillon, dans un havre de verdure où s’épanouissaient d’énormes et merveilleux Bougainvilliers.
Après un dernier petit repas à la brasserie de la gare, chacun a repris son train et son train-train…
En attendant d’autres occasions de se revoir tout en se cultivant, dans une atmosphère tout aussi sympathique, nous vous disons au revoir et remercions encore l’organisatrice qui a si bien préparé ce beau week end.
Diane & René Soret-Bouville