Dans le cadre de notre partenariat avec l’AEC, 11 de nos adhérents ont participé au voyage dans le Morbihan que celle-ci proposait en partenariat avec l’AMCG ; Un voyage très apprécié dont voici le récit :
Tous les participants avaient rendez vous en gare d’Auray. Un autocar prend alors le relais jusqu’à Ploemel. Nous résidons à l’hôtel du Golf Saint-Laurent. Un bel ensemble perdu dans la nature où nous attend en plein air un sympathique apéritif de bienvenue.
Le lendemain un départ hâtif en autocar nous conduit à la gare de Lambel-Camors. Ici se trouve la tête de ligne du Napoléon Express : le train touristique qui va nous mener au terminus de Pontivy en suivant assez fidèlement le cours du fleuve côtier le Blavet. Cette gare est joliment entretenue car occupée par un sympathique couple d’anciens cheminots qui a cœur d’entretenir et valoriser le patrimoine ferroviaire. Il y a longtemps que les trains de voyageurs ont déserté les lieux, mais de lourds convois de fret (céréales) parcourent encore la ligne. Celle-ci au temps de sa splendeur reliait Saint-Brieuc à Auray.
Le train a une marche tracée avec des arrêts obligés de courte durée dans les gares du parcours : à Baud (gare d’arrêt général au bâtiment en ruine), à Quistinic et à Saint-Rivalain. À Saint-Nicolas-des-Eaux, le stationnement est plus long. Le bâtiment « voyageurs » a été démoli. Du quai de la gare, une sente en pente conduit au quai du Blavet. Une écluse en barre son cours. L’environnement floral est abondant. Un pêcheur trempe son fil dans le cours nonchalant du fleuve. Une statue géante d’une Vénus en acier domine les lieux qui ne manquent pas d’attraits et qui sont surplombés par le pont métallique du chemin de fer.
Le matériel ferroviaire ancien présente l’avantage d’avoir des baies ouvrantes et les photographes ne se privent pas de réaliser des images sans craindre les reflets ! Des salves d’avertisseur sonore annoncent l’approche de Pontivy puis l’arrivée en gare. Sur le quai un char de gare est chargé de bagages, comme autrefois, quand ils voyageaient par le chemin de fer.
La chaleur va nous accompagner durant la visite pédestre de la ville. L’imposant château des Rohan vaut le détour. Les étroites rues anciennes bordées de maisons à colombages conduisent à la basilique Notre-Dame-de-la-Joie. Une visite plaisante à la bienfaisante fraîcheur ! Et enfin s’achève notre tour de ville par la gare restaurée. Nos mentors en sont bien sûr le chef de gare et son adjoint. L’incontournable pignon marqué Napoleonville rallie tous les suffrages et la boutique de matériels et souvenirs ferroviaires soutient l’affluence.
Le retour passe par le port alréen de Saint-Goustan, aperçu depuis un belvédère. Les couleurs du couchant habillent le pont et les maisons de pierre. La rivière d’Auray affiche cet instant où les eaux montantes heurtent les flux avalants et dessinent en surface de frêles tourbillons.
Le jour suivant : enfin voir Étel. En quatre lettres, cette localité du Morbihan est bien connue des amateurs de mots croisés dont le nom meuble parfois la grille. La bourgade est baignée par la ria d’Étel, profond bras de mer intérieure. La marée haute accompagne notre flânerie sur les quais et la jetée de cette petite ville qui semble encore endormie. On y apprend que le sept mai 1945 dans un bar du port fut signée la capitulation allemande de la poche de Lorient.
Puis nous nous enfonçons dans la ria d’Étel, nous découvrons la maison de l’huître, ancienne habitation du gardien du parc ostréicole, bâtie sur un îlet maigrichon. Sur le quai lui faisant face vient d’être inaugurée la statue du marin scrutant l’horizon. Œuvre en bronze, diversement appréciée !! Toute proche, la petite île de Saint-Cado mérite qu’on en fasse le tour. Sa chapelle, flanquée d’un calvaire est dédiée au saint éponyme. On le dit faiseur de miracles et surtout thaumaturge à l’encontre des sourds. Dans l’église se trouve le lit en pierre du saint. Sa couche connaît quelques succès, en effet une excavation y est creusée. Les visiteurs peuvent y introduire la tête et plaquer leur oreille déficiente sur le sol. Une prière doit accompagner ce mouvement physique. Maintenant direction la mer, la vraie : l’océan Atlantique et la presqu’île de Quiberon. Il faut franchir l’isthme de Penthièvre, étroit tombolo reliant le continent à la presqu’île. S’y faufilent la route et la ligne de chemin de fer.
À Saint-Pierre-Quiberon, l’agréable plage de sable étirée sur la calme baie de Quiberon contraste violemment avec la Côte Sauvage qui s’étend sur la rive opposée. Là, se fracassent les tourbillons de vagues sur des reliefs rocheux en granit, découpés par les flots. L’étrange château Turpault marque l’entrée dans la ville de Quiberon.
En ses murs se rencontrent tous les attirails balnéaires d’une cité tirant profit du tourisme estival. Mais c’est un tourisme industriel et alimentaire qui nous est proposé : la découverte commentée de la conserverie La Belle Iloise. Une dégustation de produits marins et les achats qui s’ensuivent concluent la visite.
La nuit est passée et c’est Vannes, la préfecture du département qui est l’objet de notre visite matinale. C’est une promenade qui part du port de plaisance, passe sous la porte Saint-Vincent, longe les remparts, le château de l’Hermine, traverse les jardins de la Garenne (et son lavoir courbe) et s’engouffre dans la vieille ville. La cathédrale Saint-Pierre en est le fleuron. Elle abrite le tombeau de Saint-Vincent Ferrier, un dominicain espagnol venu prêcher en Bretagne et mort à Vannes au quinzième siècle. Les rues anciennes du centre de la ville sont étroites et bordées de maisons à colombages vivement colorés.
La presqu’île de Rhuys ceint le golfe du Morbihan en sa partie orientale. Sur la commune de Sarzeau est érigé le château de Suscinio. C’est un des points de passage obligé pour tout amateur de belle architecture médiévale. Sa restauration est parfaite et son parcours de visite assez labyrinthique avec sons et lumières ajoute du plaisir.
Nous tenons à aller jusqu’au bout du bout de cette presqu’île : c’est Port Navalo. Le port est animé par le va-et-vient des embarcations, passeurs et vedettes. En effet, faute de pont (et c’est tant mieux pour la sauvegarde des paysages littoraux), il faut prendre un bateau pour aller en face vers la pointe de Kerpenhir ou pour se rendre dans une des innombrables îles du golfe. Mais c’est sur terre que nous allons cheminer, sur le sentier des douaniers. Fini le temps des gabelous et place aux promeneurs ! D’un entretien parfait ce chemin offre des vues lointaines sur le large et sur les îles d’Houat et d’Hœdic. Il passe à proximité du phare. Nous mettons un terme à cette marche au pied de la gare des CFM (Chemin de Fer du Morbihan) maintenue debout et habitée (c’est déjà ça !) mais dans un environnement routier peu plaisant. Souvenirs d’antan quand le tacot de Vannes via Surzur innervait ces terres isolées.
Et voilà notre dernier jour : direction Carnac.Les sites mégalithiques y sont mondialement connus. Ils sont donc intensément visités. Les célèbres alignements de menhirs ne sont plus directement accessibles pour des raisons de conservation des lieux. Mais leur appréhension n’en souffre pas. Des belvédères sont aménagés et des petits trains routiers en favorisent l’accès et la contemplation. La Maison des Mégalithes est un lieu d’accueil et d’information pour les visiteurs : nous en avons apprécié le film de présentation et l’exposition de photographies anciennes.
Qui vient à La Trinité-sur-Mer se doit de parcourir le môle Loïc Caradec, où sont amarrés les voiliers les plus spectaculaires. Il n’est pas nécessaire d’avoir le pied marin pour comprendre toute l’adresse qu’il faut pour en dresser et manipuler les gréements !! Le maxi catamaran IDEC SPORT y fait relâche : son imposant mât culmine à trente-trois mètres. On dit que c’est le bateau le plus rapide du monde. Ces géants des mers n’éclipsent pas les autres voiliers plus classiques qui s’alignent dans le port. En son extrémité côté continent, celui-ci est survolé par l’élégant pont routier de Kérisper.
C’est cet ouvrage que nous parcourrons pour nous rendre à la cale d’embarquement de Locmariaquer, point d’appareillage de notre promenade en bateau sur les eaux du Golfe du Morbihan. Une vedette à deux ponts nous prend en charge. Son pilote s’efforce de passer le plus près possible des îles et îlets qui s’éparpillent à travers l’eau. Les commentaires sonorisés nous nomment les plus remarquables : île longue, de Gavrinis (et son cairn), de la Jument, de Berder et île aux Moines. Là, une escale est prévue dans la course du bateau. L’embarcadère de la pointe de Toulindac est encombré. L’affluence y est soutenue et notre bateau assurant un service public rapatrie sur le continent touristes et travailleurs. Les bigarrées cabines de la plage du Drehen apportent une note colorée à l’ensemble. Autre escale bien fréquentée : Port Navalo (où nous étions la veille à regarder filer les bateaux) et retour direct au port de départ.
Ainsi s’achève le fil des excursions. Les adieux sont proches et un plaisant moment nous appelle : l’apéritif de l’au-revoir.
Tous les participants ont apprécié cette manifestation d’amitié cheminote à laquelle s’étaient joints quelques participants issus de lointaines contrées :Espagne, Royaume-Uni, Belgique et Luxembourg .
Un grand merci à tous ceux qui ont participé à la réussite de ce voyage.
Jean François Reynier