Dites 33 !
33 participants dont 22 adhérents FC qui ont répondu présents à cette promenade d’une journée.
33 kilomètres de voie métrique en Ardèche entre Saint-Jean-de-Muzols (Tournon) et Lamastre.
33 degrés centigrades au moins dès le départ du train en ce long et chaud jour quasiment estival.
Cette sortie ferroviaire fut mise sur pied par la section lyonnaise de l’AEC et elle permit d’emprunter un des deux maillons subsistants de l’ancien chemin de fer départemental (CFD) qui innerva jusqu’en 1968 le Vivarais. La ligne parcourue relie Saint-Jean-de-Muzols à Lamastre. C’est un train à vapeur surnommé le Mastrou qui assure le service. Matériels de traction et remorqués sont historiques.
Les plus anciens d’entre nous qui ont connu le départ du train en gare même de Tournon puis l’emprunt d’un tronc commun avec la ligne SNCF de la rive droite du Rhône partagent diversement leurs points de vue en voyant les installations ultramodernes de la désormais gare de Tournon-sur-Rhône-Saint-Jean-de-Muzols. Tout un ensemble immobilier a surgi de nulle part. Dépôt des locomotives, remises à matériels, château d’eau, bâtiment voyageurs, boutique de souvenirs, buvette et musée ont tous conservé matériaux et style de construction du pays ardéchois. Aucune végétation n’est recensée à travers voies et les deux quais sont bitumés. On est loin de l’image que véhiculent parfois certains réseaux touristiques ravivant au mieux et sans lustre une section de ligne ! Quelques gestes d’antan allument toutefois les souvenirs : il n’y a pas d’estacade à charbon et l’approvisionnement du tender s’opère par déclivité et à la fourche. La plaque tournante se manœuvre toujours à l’os. Aucune grue hydraulique en gare de Saint-Jean-de-Muzols : les bâches des locomotives sont alimentées en eau par un tuyau relié à un réservoir enterré en tête de quai. Ce chemin de fer est une vraie entreprise commerciale comptant plus d’une vingtaine de salariés. Les bénévoles qui entretiennent l’esprit associatif se retrouvent dans une association de soutien au train du Vivarais : la SGVA (Sauvegarde et Gestion de Véhicules Anciens)…
Le parcours en ligne suit d’abord en rive gauche les gorges du Doux en rampe constante. Un autre train à vapeur, parti avant le nôtre, appelé train des Gorges, assure ce pittoresque parcours partiel jusqu’en gare de Colombier-le-Vieux-Saint Barthélémy-le-Plain. Il est composé exclusivement de baladeuses couvertes, faites ‘’maison’’. Plus loin à mi-parcours c’est la gare de Boucieu-le-Roi. Tous s’y désaltèrent, mais sous la grue hydraulique c’est la Mallet 414 tractant notre train qui s’abreuve le plus. Ici commencent en descenteseulement- les parcours assurés en vélorails. Il nous est donné de voir le départ de certains d’entre eux. Le trajet au-delà est davantage champêtre ; peu avant le terminus, la ligne franchit le 45ème parallèle. La très animée gare de Lamastre est restée dans son jus. Sur ses voies de garage un capharnaüm de matériels attend une hypothétique remise en état. Dans un hangar, la mise en peinture d’une voiture métallique traduit sa restauration.
Et la nôtre ? Ce fut tout en haut du village et au terme d’une rude volée d’escaliers que l’on accède chez Germaine. La dame a maintenant quitté les fourneaux, mais ses héritiers nous ont régalés : castagnou, caillette, fondant de poulet et gâteau à la châtaigne. Aux ingrédients ferroviaires et gastronomiques se sont ajoutés tous les plaisirs des retrouvailles entre amis.
Merci aux organisateurs pour cette remarquable journée. Qu’ils récidivent !
Jean François Reynier