Le samedi 09 Avril au matin nous nous retrouvons à Salles Arbuissonnas en Beaujolais. Notre guide nous attend pour la visite du Prieuré, un cloître en pierres dorées du XIIème siècle. Elle nous retrace un peu l‘histoire de ce Prieuré, élégant site fondé au Xème siècle sous l’autorité de l’abbé de Cluny. C’est entre les vallons du Beaujolais et la plaine du Mâconnais que l’abbé de Cluny établit le prieuré Saint Martin de Salles vers 960 sur une terre donnée par le sire de Beaujeu. Le site est occupé par un petit groupe de moines qui amènent la culture de la vigne. Pendant trois siècles les moines clunisiens participent à l’édification des bâtiments religieux, parmi lesquels le cloître roman et l’église.
En 1301, Cluny autorise une quarantaine de moniales du prieuré voisin, situé sur une île de la Saône soumise à des inondations, à s’installer à Salles. Une époque de nouvelles constructions et de prospérité s’ouvre alors pour le village. Progressivement les moniales, issues de la noblesse s’émancipent de la règle clunisienne. Elles se font bâtir des maisons individuelles, font du commerce, s’enrichissent et revendiquent le titre de Chanoinesse Comtesse qu’elles obtiennent par décision royale en 1779. Sous la révolution, le décret qui abolit les ordres religieux met un terme à cette vie douce rythmée par les offices religieux et les mondanités.
Aujourd’hui Salles possède une remarquable église Romane classée qui témoigne de la richesse locale, notamment la fameuse pierre dorée de Beaujolais.
Nous empruntons la porte d’accès au cloître construite au XVème siècle dans un style gothique flamboyant qui donne accès à une galerie du cloître admirablement conservée. La belle salle capitulaire du XVème siècle est préservée, tout comme la salle d’entrée voûtée, dite « du parloir ». L’environnement a conservé l’empreinte de l’organisation des chanoinesses au cours du XVIIIème siècle avec le Chapitre, ses pavillons classés, sa cour d’honneur et ses maisons individuelles intactes .La visite terminée, les 17 présents rejoignent leurs voitures pour se rendre au Restaurant «Chez Carvat» ou nous attend un copieux et délicieux repas.
Puis il est l’heure de rejoindre Saint Julien pour la visite du musée Claude Bernard.
Qui était Claude Bernard ? Né en 1813, Claude Bernard était un immense chercheur qui a révolutionné la médecine et la recherche médicale. Reconnu de son vivant, il est aujourd’hui un illustre inconnu pour la plupart d’entre nous. Son nom nous dit quelque chose sans que l’on sache exactement à qui le rattacher. Pourtant les travaux de ce chercheur physiologiste ont été fondamentaux pour le développement des sciences médicales. Ses recherches ont permis à la médecine de faire des progrès considérables. Par son travail acharné il à mis à jour une méthode de recherche expérimentale révolutionnaire qui est encore une référence de nos jours. Il fallait trouver un moyen de parler de lui, de ses découvertes, et plus largement des sciences, de manière à ce que l’ensemble soit accessible au grand public. Un 1er musée est créé en 1947 dans la maison natale. Un peu plus tard l’institut Mérieux, en la personne de Charles Mérieux, rachète la maison natale et la maison de maître qu’avait acquise Claude Bernard en 1861 pour y fonder le musée que l’on connait encore aujourd’hui. Il est désormais la propriété de la Communauté de Communes Beaujolais Vauxonne et géré par l’association des Amis du musée Claude Bernard (AAMCB). Le musée est situé dans un véritable écrin de verdure. Un parc arboré comportant plus d’une vingtaine d’essences différentes, dans lequel les visiteurs peuvent flâner, et juste à côté, la vigne du musée qui témoigne du lien fort de Claude Bernard avec le monde viticole et qui est gérée par l’AAMCB.
Notre guide nous conduit dans les différents espaces de visite du musée, à travers un parcours attractif, ou nous découvrons des textes simples, des illustrations ludiques, des manipulations interactives, des tablettes tactiles et une scénographie dynamique. Après cette visite nous rejoignons la maison natale à quelques pas du musée, dans laquelle une reconstitution de certaines pièces de vie nous offre une escapade au temps de Claude Bernard. Puis une surprise nous attend. La visite se termine par une dégustation de la cuvée Claude Bernard.
Après cette journée bien remplie et très appréciée de tous, il est maintenant l’heure de nous quitter, et de se souhaiter bon retour, en attendant notre prochaine rencontre.
Mauricette Euvrard