Le samedi 8 juin 2024 la Famille du Cheminot du Rhône et de la Métropole de Lyon nous a proposé une journée à Cerdon dans l’Ain pour y découvrir sa cuivrerie et ses grottes.
Après le traditionnel pot d’accueil, notre petit groupe (15 personnes) rejoint le guide de la cuivrerie qui nous attend, lanterne à la main : des travaux sur la Presse Américaine centenaire Bliss ayant fait disjoncter tout le secteur : pas d’électricité !! C’est donc dans une atmosphère toute particulière que nous entamons la visite pour une immersion en pleine Révolution Industrielle du XIXème siècle.
Crée en 1854 dans un ancien moulin sur le ruisseau « La Suisse », la cuivrerie s’agrandit dès 1875 pour fabriquer plateaux, aiguières et bouilloires qui partent vers l’Algérie, le Maroc et tout l’Orient. En 1871 elle fabrique 300 machines pour la filature de soie de Tonokia (Japon) aujourd’hui inscrite au patrimoine mondial de l’Humanité. En 1900 l’usine compte près de 80 ouvriers et fabrique des objets en cuivre ou en maillechort qu’on ne trouve nulle part ailleurs en France : des articles pour l’orient mais aussi des pièces pour l’orfèvrerie des hôtels de luxe. En 1936, c’est le début des difficultés. En 1950 il ne reste que 20 ouvriers puis 10 en 1973. La liquidation des biens est prononcée en 1979. Deux habitants reprennent alors l’entreprise en mains, ils remettent tout en fonction dans un esprit plus muséologique que véritablement industriel. La production reprend : le patrimoine industriel est sauvé ! En 1986, la cuivrerie fabrique des coupes qui récompensent les sportifs. En 1987, 587 cars et plus de 200 groupes scolaires visitent la cuivrerie. Un de ses ouvriers, dinandier d’art, est sacré MOF. En difficultés financières la cuivrerie ferme ses portes fin 2010. Depuis le 22 octobre 2013, elle est inscrite aux monuments historiques. Le département de l’Ain s’est porté acquéreur de l’ensemble du site (bâtiments, machines, outillages, archives ….) le 10 avril 2017. Après plusieurs années de travaux la cuivrerie rouvre au public en octobre 2022 pour nous faire découvrir ses roues à aube, ses outils d’époque, ses grosses machines et ses magnifiques réalisations qui nous font comprendre combien ces métiers etaient durs.
Après une heure et demie de visite, notre guide nous libère. Il est temps de rejoindre en voiture notre lieu de repas, par le chemin des écoliers, un éboulement ayant coupé depuis plusieurs jours la départementale que nous devions emprunter. Nous faisons une vingtaine de kilomètres au lieu des quatre prévus !! Nous atteignons enfin « Le Panoramique » où nous allons déjeuner : une magnifique vue sur la vallée de Cerdon s’offre à nous.
Après un agréable repas, nous prenons le temps d’admirer le panorama avant de reprendre les voitures pour rejoindre les grottes du Cerdon.
Il nous faut d’abord monter à pieds, à flan de colline, pour rejoindre l’entrée des grottes. Nous entrons dans un parcours souterrain étrange façonné au cours des grandes périodes glaciaires par une rivière souterraine. Le sol est glissant, nous descendons lentement dans ce décor insolite au milieu des stalactites et stalagmites, tables calcaires et bassines façonnées par l’eau durant des millénaires. Après environ quarante cinq minutes de descente nous débouchons sous un porche majestueux. Deux options s’offrent à nous : remonter vers la sortie en sous bois ou, avec un effort supplémentaire, aller jusqu’au point de vue sur la vallée de Cerdon. Notre groupe se sépare en deux : sept d’entre nous vont jusqu’au belvédère où, avec le soleil, un majestueux panorama s’offre aux visiteurs.
Le groupe se reconstitue à l’entrée du site où chacun reprend des forces. C’est ainsi que cette journée prend fin car l’heure du retour en voiture approche.
Nous nous sommes souhaité un bon été avant de nous retrouver en septembre.
Dominique Dupuy Lorin