Parce que, est c’est notre paradigme, la politique familiale n’est pas une redistribution verticale (i.e. des « riches » vers les « pauvres »).
Son essence même est la compensation des charges d’enfant, son esprit est d’équilibrer, à revenu identique, le niveau de vie entre foyers avec enfants et foyers sans.
L’exclusion du système de certaines familles, et en particulier celles qui contribuent fortement à son financement, créerait une dualité malsaine : il y aurait d’un côté ceux qui cotisent (sans rien recevoir car ce serait « juste ») et de l’autre ceux qui bénéficient de droits.
En somme, une injustice … au nom de la justice !
Avec cette forme de « politique familiale »,si on peut l’appeler comme cela, on prend le risque que ce ne soit qu’une première étape… demain les allocations familiales… et après-demain ? On pourrait alors voir s’installer des dérives libérales et individualistes et se mettre en place des démarches de« chacun pour soi »…
On aboutirait ainsi à de faibles prestations, réservées « aux pauvres » et signerait ainsi la fin de la solidarité nationale, bien loin de l’esprit de 1945.
En savoir plus : « Lespolitiques familiales », Julien Damon (professeur àSciences-Po Paris), Ed. PUF, coll. Que sais-je ?128p ; 9 €
Jean-François Coué