L’AD69 à la découverte de BESANCON
Nous étions 9 pour participer à cette sortie d’automne qui a eu lieu sous un soleil radieux toute la journée.
Arrivés en TER, nous découvrons la gare, sur le site de la Viotte, au sommet des Glacis de Battant : ouverte en 1856, un avion anglais s’écrase sur elle en juillet 1943 tandis qu’un avion allemand s’écrase entre la gare et le monument au mort : le lendemain il ne reste de la gare de la Viotte qu’un tas de cendres. Le bâtiment actuel est reconstruit au début des années 1960 et achevé en 1964.
Nous commençons notre visite par la découverte du quartier de « Battant », un des plus vieux de Besançon sur la rive droite du Doubs, dans lequel s’est d’abord développée la ville .Ses habitants sont les Bousbots (bous : pousse ; bots : crapauds) : lors de la résistance des vignerons contre les Huguenots de Montbéliard en 1575, les protestants avaient planté des crapauds sur des pieux pour effrayer l’adversaire ! Pendant longtemps il fut le seul accès au site originel de Besançon (La Boucle) qui se faisait par le pont romain « Battant ». Peuplé à l’origine de vignerons, de tanneurs, d’ouvriers surtout horlogers, de lavandières, Battant n’est plus au XIXe siècle qu’un quartier où s’entassent les basses classes de la ville dans des logements exigus et insalubres avec un taux de chômage record en 1980. C’est à cette époque, la réhabilitation du logis se faisant douloureusement sentir, que le quartier évolue et s’améliore : on garde les façades en pierre et on abat entièrement derrière pour reconstruire des immeubles HLM afin d’y reloger les familles locales. Son histoire et sa dynamique permettent de le comparer à celui de Barbès à Paris. Nous y accédons par les remparts, admirons la Tour Monmart (XIIIe), traversons le square Bouchot et longeons les remparts du Fort Griffon (seconde citadelle de la ville), construit à partir de 1680 sur les plans de Vauban. Dans la rue de la Madeleine, nous admirons une des maisons les plus anciennes de la ville (XIe) avant d’entrer dans l’église Sainte Madeleine, construite de 1746 à 1766 et considérée comme l’une des plus belles réalisations de l’architecture religieuse du XVIIIe.
Nous empruntons ensuite le pont Battant pour rejoindre « La Ville Haute » située dans la boucle du Doubs. La rue de la République est bordée de nombreux hôtels particuliers (XVIIIe) possédant des façades remarquables où alternent les veines bleues et beiges de la pierre calcaire locale. Nous découvrons l’Eglise Saint Pierre avant de passer devant l’ancien couvent des Grands Carmes et sa fontaine (XIVe) puis rejoignons l’Eglise Saint Maurice (XVIIIe) et la Bibliothèque. Construite en 1808, c’est le 1er bâtiment en France spécialement conçu pour être une bibliothèque publique. Avec plus de 500 000 documents elle conserve l’une des plus riche collection française. Nous continuons notre parcours vers l’Hôtel Petit de Marivat (XVIIIe), la maison natale des Frères Lumières, la maison natale de Victor Hugo, l’Hôtel de Grammont (ancien évêché) et arrivons à la « Porte Noire » érigée vers 175 après Jésus Christ.
Nous redescendons vers le Doubs et la « Porte Rivotte » (Moyen Age) d’où nous avons une superbe vue sur la citadelle. Après être passés devant l’Hôtel Mareschal (1520) nous montons les pavés de la rue Chambrier pour arriver au dessus de la Cathédrale Saint Jean (en travaux) et traverser le quartier Saint Jean avant de redescendre de l’autre coté , à nouveau vers le Doubs et rejoindre la place Granvelle, lieu de notre déjeuner.
C’est en terrasse que nous dégustons un repas francomtois et reprenons des forces.
En début d’après midi, nous rejoignons le Musée du Temps. Installé au cœur d’un prestigieux palais Renaissance, le Palais Granvelle, ce musée retrace les grands moments de l’horlogerie bisontine, faisant dialoguer l’histoire de la mesure du temps et l’histoire de la ville. Son dernier étage permet de profiter d’un panorama sur les toits de Besançon après avoir contemplé le pendule de Foucault rythmant la rotation de la terre au pied de la tour du palais.
Nous reprenons ensuite notre circuit et rejoignons l’Hôtel Pourcheresse d’Etrabonne (XVIIIe), le Théâtre (façade XVIIIe mais intérieur contemporain suite à un incendie en 1958), la Faculté de Lettres (ancienne abbaye Saint Vincent du XIe siècle), le Grand Séminaire (XVIIe), la Fontaine de Clarisse (Moyen Age) et l’ancien Palais de Justice (XVIe).
Le temps a passé vite et l’heure du train de retour approche, nous retraversons le Doubs par le pont « Battant », empruntons le quai de Strasbourg (ex quai Napoléon, qui a été construit au XIXe pour mettre la ville hors d’eau), admirons en face le quai Vauban (XVIIe) et ses bâtiments caractéristiques et nous arrêtons quelques instants devant la Synagogue (XIXe) au style néo-mauresque, avant de rejoindre la Tour de la Pelote (XVe). La chaleur et la fatigue se font sentir, une pause sous les arbres est appréciée de tous avant de rejoindre la gare par les chemins piétons.
Besançon, ville d’art et d’histoire, place forte militaire, centre politique et capitale religieuse, cité de garnison, nous a réservé d’étonnantes découvertes avec ses ruelles, sa citadelle et ses quais. Nous avons rejoints Bourg puis Lyon contents de cette agréable journée.
Dominique Dupuy Lorin